
Excédents de lisier pour les éleveurs de la cuma Mené
Energie, déchets et coproduits à traiter pour les industries
agroalimentaires et la collectivité, bref, des problèmes
environnementaux similaires et voisins, gérés demain par
une même unité de traitement de la matière organique :
Géotexia Mené, implantée dans le territoire du Centre
Bretagne, en Côtes-d’Armor.
EN FRANCE, LA PREMIERE UNITE DU GENRE
GEOTEXIA : l’affaire d’un territoire
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Le premier coup de pioche sera
donné en mai 2008. La mise en
service est prévue pour la fin de
l’année 2009. Le projet lui – construire
une unité collective de traitement de
la matière organique – a pris forme il
y a déjà plusieurs années, au début
de ce nouveau millénaire… “Avec
l’association Mir (Mené Initiatives
Rurales), qui regroupe des habitants
du Mené, nous étions mobilisés sur les
questions environnementales et
notamment les problèmes de qualité
de l’eau,” se souvient un adhérent
de la Cuma (Coopérative
d’utilisation du Matériel Agricole)
Mené Energie. MIR multiplie alors les
visites et 1x bet voyages d’études.
A
chaque fois l’association invite des
élus et techniciens, des agriculteurs
et artisans, s’entoure d’experts de
l’Ademe et d’industriels. “C’est au fur
et à mesure de ces déplacements,
de ces rencontres, que nous avons
pris conscience de la complémentarité
de certains de nos
problèmes et de tout l’intérêt de bâtir
un projet commun autour de la
méthanisation”.
Géotexia Mené, née de cette
réflexion, est un projet pour le
territoire. Nous répondons aux
problèmes d’excédents d’agriculteurs,
de gestions des déchets
d’industries locales et de la
collectivité, nous contribuons au
développement des énergies
renouvelables.”
Accepter les différences
Un projet commun de territoire certes,
mais des objectifs propres et des
traditions différentes. Géotexia Mené
implique la collaboration d’acteurs
locaux qui 1xbet maroc n’ont pas nécessairement
pour habitude de travailler ensemble,
ni les mêmes façons de travailler :
des industries agroalimentaires
locales, des agriculteurs regroupés
en cuma, des élus.
Ces derniers
ayant à gérer tant la gestion des
déchets que le développement
durable du territoire. Autre partenaire
atypique pour les agriculteurs : le
groupe Idex, industriel spécialiste du
traitement des déchets et de la
gestion des équipements de
production d’énergie.
Quant aux
façons de travailler différentes, un
seul exemple clé : les processus de
décision. Dans une cuma, au sein
d’un conseil d’élus ou dans une
entreprise, ces processus répondent
à des règles différentes.
Pour parvenir
au projet commun, tous ces acteurs
ont dû apprendre à accepter ces
différences, à se faire confiance. “Le
fait d’être en cuma,” tient à souligner
Dominique Rocaboy, Président de la
cuma Mené Energie, “de faire partie
d’un réseau reconnu, nous a donné
de la crédibilité aux yeux de nos
partenaires, des institutionnels et des
financeurs.
Le pacte d’actionnaires, avec
l’entrée au capital de la Caisse des
dépôts et consignations, qui
intervient au titre de ses missions du
développement du territoire, va être
signé prochainement. |
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Le développement de projet
Outre l’ingénierie technique du
projet, les étapes de développement
intègrent les procédures
administratives : dossier ICPE
(Installations Classées pour la
Protection de l’Environnement) sous
le régime de 1xbet apk l’autorisation et
demande de permis de construire.
Lors de la première phase de
développement (2004-2006), la
procédure légale va jusqu’au bout
(autorisation d’exploiter et permis de
construire accordés).
Les associations
de défense de l’environnement
(Eaux et Rivières de Bretagne par
exemple) sont favorables au projet.
Cependant une association locale
de riverains s’oppose au projet et
attaque l’autorisation d’exploiter au
tribunal administratif. Les délais
d’instruction ont finalement rendu
l’autorisation caduque, sans
jugement sur le fond du dossier.
Le
développement du projet se poursuit
et Géotexia redépose une demande
d’autorisation début 2008.
Reste à édifier l’unité collective de
traitement par méthanisation de la
matière organique.
En France, la
première du genre.
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Techniquement novateur
Géotexia Mené traitera par méthanisation 35 000 t de lisiers agricoles et 40 000 t de coproduits issus d’entreprises agroalimentaires locales (abattoirs,…).
La méthanisation permet de produire du biogaz (méthane). Ce biogaz alimentera un moteur de 1,3 MW électrique.
L’électricité produite sera vendue à EDF.
La chaleur du moteur servira à maintenir le méthaniseur à 38°C, sécher la matière organique pour en faire un engrais solide homologable et commercialisable (4000t par an) et un engrais liquide (6000t par an).
L’autre sortie, l’eau
traitée (50 000 m3/an), dont la teneur
en nitrates sera inférieure à 10 mg/l,
irriguera 14 hectares de cultures
énergétiques pérennes, principalement
des Taillis à très courte
rotation (TTCR) de saule au caractère
épuratoire reconnu, et servant
également à l’alimentation des
chaufferies bois industrielles.
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Les principaux acteurs
Géotexia Mené est une société
anonyme. Les capitaux propres (10 %
des investissements) seront détenus à
32 % par le groupe Idex, 34 % par la
cuma, 34 % par la Caisse des dépôts
et consignations.
La cuma Mené Energie (32 éleveurs),
épaulée par Aile (Association
d’Initiatives Locales pour l’Energie et
l’Environnement) et l’Ademe, a su
convaincre des industries
agroalimentaires de traiter ensemble
leurs effluents (lisiers, déchets et
coproduits). Idex Environnement
assurera l’exploitation de l’usine.
Localement, l’association Mir a
accompagné la réflexion en
organisant une réunion d’explication
grand public. Les élus de la
communauté de communes du
Mené soutiennent le projet depuis le
départ. Aujourd’hui leur soutien est
également financier.
Géotexia a
confié la maîtrise d’oeuvre process à
Proserpol et l’assistance à maîtrise
d’ouvrage à la Semaeb (Société
d’Economie Mixte pour
l’Aménagement et l’Equipement de
la Bretagne).
Les chiffres
14 M€ sont nécessaires à la réalisation
de l’usine. L’Ademe, l’Agence de
l’eau et le Feder subventionnent le
projet à hauteur de 29 % des
investissements. Le reste sera financé
par l’emprunt (Crédit agricole, Crédit
Mutuel de Bretagne, OSEO et le
Crédit Coopératif). Le Conseil
Régional de Bretagne et le Conseil
Général des Côtes d’Armor
apportent une garantie bancaire à
hauteur de 1 M€ chacune. La
communauté de communes du
Mené a acheté le terrain sur lequel
sera implantée l’usine (13 ha).
Le
chiffre d’affaires escompté est de
4 M€. L’entreprise emploiera plusieurs
personnes.
Les résultats attendus Pour les éleveurs et les industriels
l’objectif est de se mettre aux normes
grâce à des procédés techniques
qui contribueront au respect de
l’environnement : préservation de la
qualité de l’eau, utilisation d’énergies
propres et renouvelables
(méthanisation, chauffage au bois).
Ce projet cadre parfaitement avec
celui des élus de la communauté de
communes du Mené, labellisée ‘pôle
d’excellence rurale’ : asseoir le
développement du territoire sur des
projets favorisant le respect de
l’environnement. |




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